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Projection « L’Abbé Pierre: Une vie de combats »
Le 8 novembre dernier, la Fondation d’entreprise du Groupe M6 organisait la projection du film « L’Abbé Pierre : une vie de combats » devant un parterre d’une centaine d’invités : associations, Administration pénitentiaire, fondations et entreprises. En préambule, un échange autour des fermes Emmaüs de réinsertion après la prison, animé par Nathalie Renoux, journaliste M6 et marraine de la Fondation.
Lieux de vie et de travail, les fermes Emmaüs de réinsertion ont pour vocation le retour à la liberté et la réinsertion socio-professionnelle des personnes détenues, qui y sont placées dans le cadre d’aménagements de peines. Emmaüs France a décidé de porter leur déploiement au niveau national en 2016, en partenariat avec l’Administration Pénitentiaire : il existe aujourd’hui 5 fermes Emmaüs de réinsertion en France dont 4 soutenues par la Fondation du Groupe M6.
A l’occasion de la sortie du film « l’Abbé Pierre : une vie de combats », coproduit par SND, filiale cinéma du Groupe M6, la Fondation du Groupe M6 a souhaité mettre en lumière ces fermes, leur apport en termes de réinsertion et ceux et celles qui les portent au quotidien.
« Le combat contre l’inacceptable, la capacité de bousculer tout le monde, c’est le combat que l’Abbé Pierre a mené durant toute sa vie. » a rappelé Thomas Valentin, président de la Fondation, en ouverture de la soirée. La Fondation Abbé Pierre, dont les combats sont encore si actuels 16 années après le décès de son fondateur, a souhaité avec ce film, mettre en lumière l’engagement d’un homme et celui du mouvement né dans son sillage.
A la ferme, « préparer la vraie vie, celle d’après »
Autour de Nathalie Renoux, Olivier Christophe, encadrant technique à la Ferme de Moyembrie (où il a été auparavant en placement extérieur à sa sortie de prison) ; Romain Emelina, chef du département des parcours de peines à la direction de l’administration pénitentiaire et Bruno Vautherin, fondateur et directeur de la ferme Emmaüs Maisoncelle, participaient au débat et ont répondu aux questions du public.
« Le parcours à la ferme est de 6 à 18 mois mais le véritable enjeu est celui de la vraie vie, celle d’après. », a démarré Bruno Vautherin en ouverture de l’échange, pointant l’essentiel travail d’accompagnement socio-professionnel des résidents. « Les résidents travaillent 20 h par semaine et l’accompagnement est basé sur la responsabilité, sur la confiance et l’investissement de chacun avec toujours l’objectif en tête de penser à la vie d’après… ».
Un constat partagé par Olivier Christophe « J’incite les gars que j’encadre à se fixer des objectifs, dès le 1er jour de leur arrivée à ferme. Un an, ça passe vite quand on a tout à reconstruire. Sans compter que ça fait peur, la suite, le fait de sortir de la ferme où tout est prévu et organisé pour les résidents mais aussi celui de retrouver sa famille, son village d’origine… ».
Le placement extérieur concerne 5 % des aménagements de peine. Devenir résident d’une ferme Emmaüs est une démarche volontaire qui ne convient pas à toutes les personnalités. Il faut par exemple accepter la vie en collectivité.
Il existe aujourd’hui 5 fermes Emmaüs soit 56 places. Mais plus largement, 1000 personnes sont à l’instant T placées en placement extérieur pour 2200 places. « Il reste encore des freins à lever comme le logement (les fermes ont l’avantage de proposer hébergement et travail sur place), la connaissance des dispositifs par les personnes détenues, mais aussi l’appétence plus forte des autorités pour le bracelet électronique. » précise Romain Emelina.
Les fermes Emmaüs, héritières de l’engagement de l’Abbé Pierre
Laurent Ridel, le directeur de l’Administration pénitentiaire, a conclu le débat, mentionnant qu’un environnement bienveillant et positif à la sortie de prison est l’un des facteurs favorables à la désistance. Les résultats des fermes sont très encourageants en ce qui concerne la prévention de la récidive : dans les 3 mois qui suivent la fin de placement extérieur, 60% des sorties sont positives.
Bienveillance et un cadre favorable à préparer l’après, c’est précisément ce que souhaitent apporter les équipes des fermes Emmaüs : « L’Abbé Pierre a jeté les bases de nombre d’initiatives qui existent aujourd’hui comme les fermes Emmaüs. C’était un grand innovateur, dont nous sommes les héritiers, nous reprenons le flambeau. » a affirmé Bruno Vautherin.
La soirée s’est poursuivie par la projection du film « L’Abbé Pierre, une vie de combat » de Frédéric Tellier. Le film a réuni plus de 350 000 spectateurs en salles dès sa 1ère semaine.
La réception de la soirée était assurée par les équipes de Cuisine mode d’emploi, l’école de formation en cuisine de Thierry Marx pour les personnes éloignées de l’emploi.
5 fermes Emmaüs en activité en France (4 soutenues à leur création par la Fondation) – Moyembrie (Aisne) : La première de ce type, créée en 1990, elle a rejoint le réseau Emmaüs France en 2009, 20 places et + de 500 hommes en fin de peine accompagnés depuis sa création La Ferme de Moyembrie – Un lieu de vie et de travail pour sortir de la prison – Lespinassière (Aude): créée en 2018, 10 places (hommes) – Baudonne (Landes) : créée en 2020, 12 places (femmes) – Ker Madeleine (Loire-Atlantique) : créée en 2021, 10 places (hommes) La ferme de Ker madeleine un lieu pour la réinsertion | Emmaüs Sources d’envol – Maisoncelle (Vienne): créée en 2023, 6 places (hommes), et bientôt 12 après les travaux en cours. Ferme Emmaüs Maisoncelle – Lusignan (86) (emmaus-maisoncelle.fr) Emmaüs France travaille actuellement en partenariat avec l’Administration pénitentiaire pour le développement de nouvelles fermes, avec un objectif de 10 fermes de réinsertion à terme, une par région pénitentiaire. |