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Fleury fait son cinéma, une 1ère semaine prometteuse !

Le festival Fleury fait son cinéma a été officiellement lancé lundi 18 novembre à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis par Sabrina Ouazani, marraine de cette 6ème édition.

Un jury initié à l’analyse de film

La semaine précédente, les 13 membres du jury – personnes détenues et personnels pénitentiaires – s’étaient rencontrés pour la première fois, autour de Bertrand Neau, journaliste cinéma M6.

Animateur des journées d’initiation pour la troisième fois, celui-ci a ouvert la séance sur cette phrase : « J’espère que cette participation au festival vous apportera autant de choses que ça m’en apporte de venir vous rencontrer ».

Pendant 2 jours, les membres du jury ont découvert la fabrication de films, guidés par deux scénaristes et réalisateurs : Nathan Ambrosioni et François-Régis Jeanne. Ceux-ci, venus partager leur expérience, découvraient pour la première fois l’univers carcéral. « J’ai senti qu’on a tous appris, qu’on s’est tous apportés quelque chose » a résumé Nathan Ambrosioni, au sortir de la première journée passée avec le jury : « les membres du jury m’ont communiqué leur énergie« .

Le festival officiellement ouvert par Sabrina Ouazani

C’est donc avec un œil averti que le jury a apprécié le film d’ouverture du festival, Moonlight de Barry Jenkins, lundi 18 novembre à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis. Sabrina Ouazani, marraine 2019 du festival, a ouvert cette 6ème édition et partagé avec la cinquantaine de femmes détenues présentes son regard sur le thème du festival : Les différences. L’actrice, solaire, a répondu avec enthousiasme aux nombreuses questions du public : anecdotes sur son parcours dans le cinéma, choix des films dans lequel elle joue, rôles préférés, rapport aux scènes d’amour… Après une incontournable séance de photos, la marraine a échangé en petit comité avec le jury sur leur rôle dans l’analyse des films en compétition et les prix qu’ils auront à remettre, le lundi 2 décembre prochain.

Une programmation éclectique autour des différences 

Chaque après-midi de la semaine, cinquante personnes détenues de la maison d’arrêt des hommes ont assisté à chacune des projections. Celles-ci étaient suivies d’échanges tant sur les thématiques traitées dans les films que sur les enjeux cinématographiques des œuvres projetées :

– Mardi, le droit de chacun à vivre sa vie et s’accomplir malgré le handicap a occupé le débat mené par Patrick Zingile, danseur et comédien, lors de son intervention sur l’amour et la différence, suite à la projection d’Hasta la vista de Geoffrey Enthoven,

– Mercredi, Safy Nebbou a partagé son expérience de réalisateur sur le film Celle que vous croyez,

– Jeudi, en présence d’Eric Frey et Laetitia Grigy, comédiens dans Les invisibles de Louis-Julien Petit, le public s’est interrogé sur le rôle d’une œuvre de cinéma pour sensibiliser sur des causes de société telles que les femmes SDF…

– Enfin, vendredi, Fatima Elayoubi, auteur de « Prière à la lune » (2006) et « Enfin, je peux marcher seule » (2011), qui ont inspiré le film Fatima, s’est prêtée au jeu des questions-réponses sur la barrière de la langue à laquelle elle s’est confrontée lors de son arrivée en France : « il y avait une autre Fatima au fond de moi qui voulait participer au monde qui l’entourait« .

Les projections et débats se poursuivent jusqu’au 28 novembre. Le palmarès du festival sera révélé lundi 2 décembre par les membres du jury, lors d’une cérémonie rassemblant institutionnels, professionnels du cinéma et femmes détenues à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.